Entretien avec la Capitaine LANDINI en charge de la Compagnie du 7ème RMAT projetée au Liban

Entretien réalisé via informatique par Thomas POUILLET (3ème C)

 

- Quand la projection est-elle prévue ? Pour quelle destination ? Pour quelle période ?
La  compagnie part au Liban, elle sera basée à DEIR KIFA petit village situé au centre de la zone d’intervention de l’ONU.
La projection est prévue pour une durée totale de 6 mois (avec une marge d'erreur de plus ou moins 2 à 3 semaines)
Les premiers départs pour l’opération extérieure sont prévus le 18 mars et s’étalent jusqu’au 27 mars pour le dernier avion. (Il y a 6 départs d’avion au total)

 

- Quels sont les objectifs de cette projection au Liban?
La projection se fait dans le cadre d’une intervention décidée par l’organisation des nations unies suite aux différents qui opposent le Liban et Israël ( six conflits israélo-arabes de 1948, 1956, 1967, 1973 1982 et 2006 ont déstabilisé le Liban). Les Forces envoyées par l’ONU au Liban portent le nom de FINUL.

Nous serons donc sur place des « soldats de la paix »ou « casques bleus ».
Les forces françaises sont donc sur place pour maintenir la paix dans la région Sud Liban (la frontière sud est caractérisée par la frontière naturelle formée par le Litani) et ont pour vocation d’empêcher toute escalade de la violence.
Ma Compagnie aura une mission plus particulière, nous aurons en charge le suivi, l’entretien, les réparations et l’acheminement (ou le rapatriement) de tous les matériels français présent sur le théâtre Liban (cela va du poste radio, au véhicule blindé de combat de l’infanterie, au radar …)

 

- Pourquoi la France juge-t-elle sa présence au Liban toujours essentielle ?
Tout d’abord il faut savoir que la France à un lien historique très fort et étroit avec le Liban (les Libanais apprécient les Français en général et nous surnomment la "grande sœur") puisque à la suite de la 1ère guerre mondiale, des zones d’influences sont définies par les vainqueurs, le Liban se voit confié à la France.
La France apporte son soutien aux efforts de paix et participe activement à la FINUL, dont les forces sont déployées au Sud-Liban depuis 1978.
Au travers de l’opération Daman, la France est actuellement le cinquième contributeur de troupes (avec près de 900 soldats), derrière l’Indonésie (plus de 1 400 soldats), l’Italie (1 100), le Népal (1 000), et l’Inde (900), et juste avant le Ghana et la Malaisie.
La France juge son action au Sud liban comme toujours essentielle pour les faits évoqués ci-dessus et aussi parce que la zone reste très instable malgré la présence de l’ONU.


- Comment a été composée la Compagnie ?
Quand mon régiment a été choisi pour être le « leader » sur cette intervention, le chef de corps a choisi un commandant d’unité pour mettre à la tête de la compagnie. Ensuite une fois que j’ai été désignée, j’ai placé sur les postes qui correspondaient à des fonctions exercées par mes personnels en France mes soldats, les postes laissés libres ont été comblés par la suite par les autres capitaines et compagnies du régiment.
Enfin, comme le régiment n’a pas pu fournir tous les postes, ce sont d'autres régiment situés partout en France qui sont venus combler les postes vacants.


La compagnie se compose de 4 sections :
-commandement
-approvisionnement chargé de la commande, l’acheminement, retour, stockage de pièces, d’ingrédients et matériels
-réparation mobilité : ceux qui entretiennent et réparent tous les véhicules du théâtre et canon.
-multitechnique qui s’occupe de l’entretien et réparation de tous les matériels français du théâtre hors véhicule (armement, transmission, radar…)


- Quel va être votre quotidien sur place pour vous et les soldats?
La journée débute toujours par un rassemblement de l’ensemble de la compagnie à 7h45, ensuite les soldats se rendent sur leur poste de travail.
Ils font une pause à 12h00 pour manger jusqu’à 14h00.
Ensuite ils reprennent le travail en atelier ou bureau jusqu'à 18h00.
Les soldats peuvent être amenés à travailler beaucoup plus pour des raisons de besoins opérationnels.
Durant la semaine nous avons droit de faire 2 séances de sport de 2h et le dimanche est consacré au repos.
Il se peut, que des équipes de réparation soient appelées à intervenir à l’extérieur du camp en cas de panne d’un véhicule en un temps restreint.

 

- Est-ce une mission risquée ?
Les soldats doivent toujours rester vigilant car l’environnement dans lequel nous évoluons n’est jamais exempt de risque mais les incidents « militaires » sont rares avec le contingent français.

 

- Comment concevez-vous votre rôle de commandement ?
Mon rôle est d’être en mesure de fournir à la force française les moyens de remplir sa mission tout en préservant mes personnels.
Le camp sur lequel nous allons vivre est très petit, les activités de détente existent mais restent rares, il me faut donc en permanence être attentive au bien être physique et mental des soldats qui seront sous mes ordres.

 

- Quels sont les moyens de communication dont vous disposerez au Liban ?
Nous posséderons internet et des téléphones fixes (cabine) pour communiquer avec nos proches en France.

 

- Où êtes vous logés et dans quelles conditions ?
Nous sommes logés sur le camp dans lequel nous travaillons. Les conditions de vie sont très correctes. Nous sommes hébergés par 2 ou 3 par « corimec » (environ 10 m2 par personne). Cela reste cependant de la vie en collectivité avec les toilettes, douches et restauration en commun

 

- Comment appréhendez-vous le contact avec la population libanaise ?
Ce sera ma seconde expérience au Liban, le contact avec la population est en général très bon.
Les Français sont très appréciés là-bas pour leur savoir vivre et savoir être vis-à-vis des locaux.
De plus, nous avons des actions civilo militaires qui favorisent les bons contacts comme par exemple pour ma compagnie donner des cours de français à des jeunes enfants.