Les engagements internationaux de la France: les OPEX

Article rédigé par Ratanak et Liban

 

Chaque année, des militaires français ont pour mission de défendre les intérêts de la France hors de son territoire. Ainsi, des militaires français sont engagés dans ce que l'on appelle les opex ou opérations extérieures. Il s'agit d'interventions des forces militaires françaises en dehors du territoire national. Elles se déroulent en collaboration avec les organisations internationales (ONU – OTAN- UE) et les armées locales.

Soldats au Mali  (février 2013)   Crédit : EMA / ECPAD

Qui dirige une OPEX ?

Le chef d'état-major des armées (CEMA) est responsable de l'emploi et de l'organisation des forces armées et assure le commandement des opérations militaires, dont les opérations extérieures. Il est aussi le conseiller militaire du Gouvernement. Le CEMA dispose, au sein de l'état-major des armées (EMA), d'un centre de planification et de conduite des opérations (CPCO).

 Le CPCO remplit deux missions essentielles :

  • la planification des opérations : anticipation et évaluation des risques de crise pour préparer les options militaires proposées au CEMA.
  • La conduite des opérations à partir des travaux du CPCO

En quoi les OPEX sont-elles nécessaires ?

Le 20ème siècle a vu se succéder une série de conflits mondiaux mobilisant hommes et armées et conduisant à des conséquences humaines et matérielles graves.

Après la 2nde guerre mondiale, l'heure était à la préservation de la paix. Puis, très vite, le contexte mondial a vu l'émergence d'un affrontement Est-Ouest.

En conséquence, la nécessité apparaît d'avoir une armée encore capable d'être projetée partout dans le monde rapidement et efficacement pour la défense de la liberté mais aussi pour défendre les intérêts vitaux et stratégiques de la France et notamment la sécurité des ressortissants français. La mise en place d'OPEX s'est alors imposée de manière claire.

C'est toujours la même mission qui est donnée à tous les soldats de France : la défense de la paix et de la Liberté, de Beyrouth à Sarajevo, du Koweït à l'Afghanistan, du Cambodge au Rwanda, du Timor Oriental à Haïti en passant par la Côte d'Ivoire, Djibouti et la Corne de l'Afrique et plus récemment par le Mali.

Ainsi, c'est dans ce cadre que depuis 1978, la France associée à l’ONU  mène des opérations militaires rétablir la paix et stabiliser les frontières du Liban. La France peut aussi agir seule sous couvert de l’ONU comme ce fut le cas au Mali en Janvier 2013. La France est intervenue militairement à la demande du gouvernement malien pour rétablir l’autorité dans le Nord Mali.  

Soldats français au Liban (janvier 2013)  Crédit : EMA / ECPAD

Les moyens dont disposent les OPEX ?

Combien coûtent à la France les guerres auxquelles elle participe ? Pour l'opération Serval, au Mali, il est trop tôt pour le dire, dans la mesure où l'on ne connaît pas avec précision tous les moyens qui seront mis en œuvre, ni, évidemment, le temps que resteront les forces françaises dans le pays.

A ce jour, les soldats français sont engagés sur une dizaine de théâtres d'opérations : Kosovo, Bosnie, Tchad, Centrafrique, Côte d'Ivoire, Libye, océan Indien, Liban, Afghanistan, Haïti et, désormais, Mali.

Selon le ministère, ces opérations engageaient, avant l'intervention au Mali, 4 750 militaires (sur 30 000 hommes "projetables" pour des opérations militaires).

Ces opérations ont un coût non négligeable. En moyenne, depuis 2000, la France dépense un milliard d'euros par an dans ces opérations extérieures, hors budget de la défense. Ce coût varie fortement suivant les années. Le coût total n'a eu de cesse d'augmenter, avec un pic en 2011, année où la France est intervenue à la fois en Côte d'Ivoire et en Libye. L'année 2013 ne prend pour le moment en compte que le budget "opex" prévu dans la Loi de finances initiale.

Difficile de prévoir le surcoût qu'entraînera l'intervention au Mali. A titre de comparaison, l'action française en Libye a coûté 368,5 millions d'euros en 2011, pour environ sept mois d'action, avec beaucoup d'avions engagés, mais très peu d'hommes déployés sur le terrain. L'armée française a pour le moment déployé 1 400 hommes au Mali, sur un total qui devrait atteindre, à terme, 2 500 soldats. Plusieurs dizaines de blindés légers – des chars Sagaie – et des véhicules de transport de troupes ont été acheminés. Dans les airs, quatre Rafale, six Mirage 200D, cinq avions ravitailleurs et deux Mirage F1 CR de reconnaissance ainsi que des hélicoptères de combat Tigre et Gazelle participeront à cette "guerre contre le terrorisme".

 

Le déploiement des soldats français en OPEX en 2013

https://www.defense.gouv.fr/operations/rubriques_complementaires/carte-des-operations-exterieures

 

LE CPCO au cœur des OPEX : résumé de l’article de Jean-Pierre TEULE, chef du CPCO, revue Défense n@tionale 6 mai 2007

Les OPEX sont organisé par le CPCO. Le centre de planification et de conduite des opérations a pour but de permettre au chef d’Etat major des armées de préparer et de conduire les opérations militaires dans lesquelles la France est impliquée.

En France, seul le président de la République peut prendre la décision d’engager nos forces armées. Ainsi, lorsque surgissent des indices de crise menaçant nos ressortissants ou les intérêts de la France, ils sont analysés par les différentes instances. Le CPCO en lien avec la direction du renseignement militaire établir une évaluation militaire de la situation ainsi que des propositions d’option sur la contribution des armées à la sortie de crise. Ces travaux permettent au chef d’état-major des armées de remplir son rôle de conseiller militaire du gouvernement.  Quand la décision d’engager des forces française est prise le CEMA commande alors les opérations militaires. Ce dispositif permet à la France d’apporter très rapidement une réponse comportant un volet militaire adapté aux crises qui le nécessitent.

Le CPCO a été constitué en 2004 de manière à préserver et faire le meilleur emploi de ces possibilités. La veille stratégique militaire permet de comprendre et d’analyser les risques, les évolutions et les enjeux des situations à des fins d’alerte. Le CPCO gère donc la planification pré décisionnelle (anticiper et prévoir), la planification prévisionnelle (définir le concept d’opération et le plan d’opération, les règles d’engagement et le comportement des forces engagés dans le théâtre d’opération) et la conduite des opérations (suivi de la situation opérationnelle).

Le CPCO est également impliqué dans la construction de l’Europe de la Défense. Ainsi à la demande de l’UE et dans le cadre de la mise en place de la PESD, le CPCO doit être en mesure d’activer une capacité de commandement stratégique pour planifier et conduire une opération militaire européenne dans laquelle la France se voit attribuer le rôle de nation-cadre.

Le CPCO est un ensemble cohérent. Son organisation et son fonctionnement actuels en font un outil d’une très grande réactivité et adaptée à la réalité géopolitique d’aujourd’hui.

Opération Serval : Engagement d’un escadron blindé AMX 10RC de Niamey à Gao  Février 2013 Crédit : EMA / ECPAD

Sources :

https://www.vie-publique.fr/politiques-publique/evaluation/operations-militaires-exterieures-cout-sous-evalue.html

https://sites.google.com/site/uncmourenx64/opex-soldats-des-opérations-exterieures

https://www.lemonde.fr/politique/article/2013/01/18/depuis-2000-les-opex-francaises-coutent-un-milliard-d-euros-chaque-annee_1819070_823448.html

https://www.defnat.fr/site_fr/archives/res_auteurs.php?caut=795