La situation du Mali avant l'intervention française

Article rédigé par Myriam et Mélia (3ème B)


 

1. La situation générale du Mali.

La République du Mali est limitée au nord par l’Algérie, le Niger et le Burkina à l’est, la Côte d’Ivoire et la Guinée au sud, le Sénégal et la Mauritanie à l’ouest.
Le Mali est un pays relativement grand, puisque sa superficie (1,2 million km²) correspond à peu près à 30 fois la Suisse.  La distance entre le nord et le sud du Mali est de 1600 kilomètres. Le pays est divisé en huit régions administratives Tombouctou, Kidal, Gao, Mopti, Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou, auxquelles s’ajoute le district de la capitale, Bamako. Le Mali est un État enclavé  (sans accès à la mer) dont 65 % du territoire est occupé par le désert et demeure l'un des pays les plus pauvres du monde.


En 2012, la population malienne était estimée à 13,7 millions d'habitants. Seule la ville de Bamako (1 926 748), la capitale du pays, dépasse le million d'habitants. Malgré que le Mali ait des villes importantes peuplées, il a perdu beaucoup de ses citoyens au profit de la Côte d'Ivoire, du Sénégal, de l'Afrique centrale et de la France.

 

2.Les ethnies


Le Mali compte deux grands groupes ethniques très différents: les Arabo-Berbères au nord et les Subsahariens au sud.
Les Arabo-Berbères sont associés aux Maghrébins. Ces peuples minoritaires à l'échelle du pays habitent le nord du Mali et se sentent opprimés par les Subsahariens au sud, de race noire.
Depuis longtemps, il existe des rivalités profondes entre les Arabo-Berbères du Nord, appelés les «peaux pâles», et les Subsahariens du Sud, les Noirs. On compte une soixantaine d’ethnies au Mali.
L’islam, teinté d’animisme, est la religion de 90 % des Maliens. Quelques 9 % d'entre eux ont conservé des croyances animistes. Le christianisme ne touche que 1 % de la population.

 

3. Données historiques
Les migrations des populations sahariennes vers la vallée du Niger débutèrent au IIIe millénaire, alors que le climat se faisait plus aride. À l’aube de notre ère, les premières cités se développèrent.  Le commerce transsaharien du sel et de l’or assura la prospérité de l’empire du Ghana. Au XIIIe siècle, le Ghana, redevenu un royaume fut absorbé par l’empire du Mali.  Sous le règne de Kankan Moussa, l'empire étendit son influence sur toute la savane de l’Ouest africain, jusqu’à l’Atlantique. Djenné, Gao et Tombouctou commencèrent à devenir de grands centres commerciaux, artistiques et intellectuels de l’islam soudanais. Leur rayonnement s’accrut encore après que l’empire du Mali se fût effacer, au XVe siècle, au profit du royaume de Gao. Les armées de Sonni Ali, puis d’Askia Mohammed diffusèrent l’islam à travers la savane et donnèrent à Tombouctou son rayonnement. Au maximum de son extension, le royaume de Gao, devenu l’Empire songhaï, couvrait la plus grande partie du Mali moderne, englobant à l’ouest des territoires de l’actuelle Guinée et étendant son influence jusqu’à Kano, au nord du Nigeria. L’Empire fut détruit par une expédition marocaine en 1591.

Durant les XVIIe et XVIIIe siècles, le territoire malien fut morcelé en plusieurs petits États. L'esclavage se répandit avec l'expansion de l'islam.

La conquête de la région fut organisée par les colonels Joseph Gallieni (1849-1916) et Archinard (1850-1932) qui, à partir de 1880, menèrent des combats meurtriers contre les troupes de Samory Touré (1830-1900), un chef de guerre malinké et fondateur d’un empire dans le Haut-Niger, et contre les Touaregs qui résistaient au nord. Après des années de luttes acharnées contre les résistants maliens, les Français obtinrent la capitulation du pays en 1898.

La colonie malienne fit l’objet d’une politique de valorisation économique, qui s’accompagna du recours au travail et à la conscription forcée. Toute activité politique fut interdite aux colonisés jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Finalement, la colonisation française a légué un héritage assez maigre au Mali, ne laissant que peu ou pas d'infrastructures routières, peu d'écoles et de centres de santé, etc. En 1946, à Bamako, fut constitué le Rassemblement démocratique africain (RDA), qui mena la lutte pour l’indépendance de l’Afrique occidentale. Sa section malienne, l’Union soudanaise, était dirigée par Modibo Keita.

En 1956, le Soudan français accéda à l’autonomie interne et devint, deux ans plus tard, une république au sein de la Communauté française. Le 17 janvier 1959, il se joignit au Sénégal pour former la fédération du Mali, qui se proclama indépendante le 20 juin 1960. Cette fédération éclata en septembre, en partie à cause de la rivalité entre Léopold Sédar Senghor et Modibo Keita, deux figures du nationalisme africain. L’ancien Soudan français conserva le nom prestigieux de Mali et Modibo Keita demeura président de la nouvelle république du Mali, proclamée le 22 septembre 1960. Le même mois, le nouvel État devint membre de l’Organisation des Nations unies (ONU).    

Le Mali, sous la direction de Modibo Keita, qui fondait son pouvoir sur l'Union soudanaise (l’US-RDA), seul parti représenté à l’Assemblée nationale, poursuivit une politique de développement économique guidée par les principes du socialisme, sans rompre avec la France. L’échec de cette politique provoqua, le 19 novembre 1968, un coup d’État militaire qui porta au pouvoir le lieutenant Moussa Traoré. À son arrivée, le jeune Moussa Traoré promit la restitution du pouvoir aux civils, mais il resta au pouvoir jusqu'en 1991, soit pendant vingt-trois ans. Il conserva le français comme langue officielle pour le Mali.


Moussa Traoré régna avec autorité; il interdit tout groupement politique, puis créa en 1979 un parti unique: l’Union démocratique du peuple malien (UDPM). Le régime dictatorial de Moussa Traoré se révéla incapable de faire progresser l’économie. En mars 1991, Moussa Traoré dut partir à la faveur d'un coup d'État. Un gouvernement de transition fut instauré avec comme président le lieutenant-colonel Amadou Toumany Touré.

 

    En 1992, les premières élections libres du Mali indépendant portèrent au pouvoir Alpha Oumar Konaré, un professeur d'histoire. En février 1993, Moussa Traoré fut condamné à mort lors d'un procès. Les efforts pour renforcer la démocratie furent menacés par la persistance des difficultés économiques et une forte corruption au plan politique. En mai 1997, Konaré fut réélu avec 80 % des suffrages exprimés. Au cours de sa présidence,  le Mali fut souvent cité comme un pays de «bonne gouvernance». Conformément à la Constitution qui limite à deux le mandat du président, Konaré quitta la présidence en 2002.
L'ancien général Amadou Toumani Touré, qui avait déjà dirigé le Mali pendant la transition de 1991-1992, gagna l'élection présidentielle de 2002. En avril 2007, Amadou Toumani Touré, fut réélu avec 71,20% des voix, mais cette élection fut contestée par les principaux candidats de l’opposition, pour des motifs de fraudes. Mais la question des Touaregs n'était toujours pas réglée, tandis que le gouvernement laissait pourrir la situation.

 

La scission Nord/Sud:


    Puis le Mali dut faire face à la fracture entre le Sud, plus riche et développé, et le Nord, pauvre, sous-scolarisé et régulièrement secoué par des contestations politiques et so-ciales, essentiellement de la part des Touaregs. En janvier 2012, un mouvement séces-sionniste touareg du Nord a attaqué des camps militaires maliens et proclamé l’indépendance du territoire sous leur contrôle. Il aura suffi de trois mois aux rebelles touaregs pour prendre le contrôle des grandes villes du désert: Tombouctou (54 000 hab.), Gao (87 000 hab.) et Kidal (26 000 hab).
L’opération aérienne de l’OTAN en Libye a malheureusement permis de faire entrer au Mali une quantité considérable d’armes modernes. Ces armes provenaient des merce-naires de Kadhafi qui ont fui la Libye dévastée en emportant les stocks d’armes pillés dans ses arsenaux. Le président Amadou Toumani Touré a dû payer le prix de son impuissance: en mars 2012, il fut évincé du pouvoir par un coup d’État militaire. Bref, si l'armée malienne était capable d'organiser un coup d'État, elle se révèle impuissante quand il s'agit d'assurer la sécurité du pays.
Cette région du nord du Mali recèlerait un important potentiel pétrolier, gazier et minier. Pour certains analystes, il semble évident que c'est la véritable raison de l'occupation du Nord par les indépendantistes touaregs et les islamistes. Les explorations menées dans le massif montagneux l'Adrar des Ifoghas (région de Kidal) auraient révélé des sols pro-pices à la présence d'or et d'uranium. Il y a plus encore. Al-Quaïda remplit ses coffres grâce à de lucratives prises d'otages et au narcotrafic.
Après de nombreuses hésitations, l’ONU a voté, en décembre 2012, une résolution qui ouvrait la voie à une intervention internationale contre les rebelles maliens. Il s'agissait d'une intervention qui devait être menée par des forces africaines, soutenues par la communauté internationale. En janvier 2013, ce fut l'escalade des forces rebelles.  Les djihadistes maliens se sont lancés à l’assaut du Sud. Ils ont atteint la ville de Konna, tout près de Mopti. Devant cette nouvelle offensive, le président intérimaire du Mali, Dion-counda Traoré, l'ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, a appelé la France à l’aide, qui a accepté, car l’armée malienne s’est révélée inapte pour faire face à la supériorité militaire que les groupes islamiques étaient en train d’accumuler dans le Nord. L’intervention militaire française paraissait d’autant plus incontournable qu’il était devenu impossible de discuter avec les islamistes qui contrôlaient le nord du Mali.


Par ailleurs, le Mali demeure l'un des pays les plus pauvres et les moins développés du monde. En 2011, il occupait le 175e rang sur 187 pays pour ce qui est de l'Indice du développement humain (IDH) établi par le Programme des Nations unies pour le dévelop-pement.

 

Sources : https://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/mali.htm