La mission SERVAl: pourquoi, comment, qui?

Article rédigé par Kenan et Timothée (3ème C)

 

                Le 11 janvier 2013, à la demande des autorités maliennes et de l’ONU, la France a lancé une opération militaire en appui des forces armées maliennes baptisée Serval. Le serval est un félin africain de taille moyenne, ce nom de code a été choisi car il symbolise l’Afrique.Elle a pour but de mettre un coup d’arrêt brutal à l’avancée des groupes djihadistes vers le Sud du Mali et d’assurer la sécurité des 5000 ressortissants français dans le pays.

 

        L’intervention française a débuté dans l’après-midi du 11 janvier par un raid d’hélicoptères d’attaque afin de stopper la progression d’une colonne d’éléments djihadistes faisant route vers Konna, non loin de la ville de Mopti. Cette première action française conduite par des
hélicoptères Gazelle HOT et Gazelle canon de calibre 20mm du 4e régiment d’hélicoptères Forces Spéciales (4e RHFS) a permis la destruction de quatre véhicules ennemis et a entraîné le repli de la colonne.

Simultanément, au Tchad d’abord, un sous-groupement de près de 200 militaires appartenant au groupement terre de la force Epervier s’est préparé pour rejoindre Bamako. Il a été projeté par Hercule C 130 et Transall de N’Djamena vers la capitale malienne. Le sous-groupement est armé par des « marsouins » du 21e régiment d’infanterie marine de Fréjus (21e RIMa) et un peloton de légionnaires du 1er Régiment Étranger de Cavalerie d’Orange (1er REC). En France, c’est une compagnie du 2e régiment d’infanterie de marine (2e RIMa) stationné à Auvours qui a été désignée pour rejoindre Bamako dans la journée du 12 janvier. Cette compagnie a  eu pour mission de renforcer le dispositif en place.

Source: l'express.fr
 

Son objectif est de repousser l’avancée des islamistes armés, qui occupaient le nord du pays depuis plus de neuf mois. Depuis l'action française, une grande partie du Mali a retrouvé sa liberté. Des militaires français et tchadiens s'occupent de repousser les Djihadistes et en parallèle démantèlent le réseau et les installations mises en place par AQMI dans le nord du Mali.

Al-Qaïda au Maghreb Islamique ou AQMI  est une organisation islamiste armée d'origine algérienne. 
L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes des États-Unis, de l'Australie et de la Russie. Elle est considérée par l'ONU comme proche d’Al-Qaïda et à ce titre sanctionnée par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Si les racines du groupe se trouvent en Algérie, sa zone d'opération correspond actuellement à la région désertique du Sahel qui s'étend des régions semi-arides du Sahara jusqu'à certaines parties de la Mauritanie, du Mali et du Niger.

 

Moyens mis en œuvre :

Tout d'abord les premières unités de la MISMA (Mission Internationale de Soutien au Mali) sont arrivées. Il s’agit d’une compagnie de l’armée nigériane et d’un élément de l’armée togolaise, soit environ 250 militaires .Il y a 200 militaires appartenant au groupement de terre de la force épervier (forces engagées au Tchad), 200 militaires du 2e régiment d'infanterie de marine, 4e régiment d 'hélicoptère de forces spéciales (4e RHFS), 21e régiment d'infanterie marine de Fréjus (21e RIMa) et pour finir un peloton de légionnaires du 1er régiment étranger de cavalerie d'Orange (1er REC).un sous-groupement interarmées (SGTIA) comprenant près de 200 militaires et une soixantaine de véhicules blindés est arrivé à Bamako. Ces soldats appartiennent principalement aux 1er RHP (1er régiment de hussards parachutistes),3ème RPIMa ( 3eme régiment de parachutistes d'infanterie de marine ) et 17ème RGP (17eme régiment  du génie parachutistes) . Ce sont désormais près de 800 militaires français qui sont déployés sur le sol malien et près de 1700 au total qui participent à l’opération Serval au Mali à partir des bases françaises prépositionnées en Afrique.

Les armes utilisés sont : l’hélicoptère d'attaque tigre, missiles AASM l'Armement Air-Sol Modulaire,hélicoptères Gazelle HOT et Gazelle canon de calibre 20mm,bombe GBU-12 ,c-130,c-160 transall,Mirage F1-CR.2,Mirage F1 CR,6 mirage 2000D,2 drones MALE Harfang,4Rafale B,2 Rafale C,5 C-135FR,VAB(Véhicules de L'avant Blindés),FAMAS(Fusils D’assaut de Manufacture d'Armes de Saint-Étienne).

Concernant la mission SERVAL,  il nous est difficile actuellement de tirer un bilan clair de la mission et d'envisager les perspectives à venir car c'est une mission récente en cours de réalisation et nous n'avons pas le recul ni les autorisations pour communiquer davantage. En Avril 2013, le Premier ministre français J-M Ayrault annoncait un retour de troupes dès mai 2013

 

Bilan du mois de février :
Néanmoins par rapport à ce que communiquent les médias, il s'avère que en février 2013,  Jean-Yves Le Drian dresse un premier bilan. Sur BFMTV le 6 février 2013, le ministre de la Défense a fait état de plusieurs centaines d'islamistes tués lors de frappes aériennes et de combats au sol.

Sur le terrain, les soldats français contrôlent l'aéroport de Kidal et la ville elle-même est « sécurisée » par quelques 1 800 Tchadiens.

Le ministre de la Défense en date du 6 février nous annonce que nous avons  provoqué beaucoup de dégâts dans les groupes terroristes et djihadistes.  Beaucoup de dégâts humains, des morts, plusieurs centaines, et ensuite beaucoup de dégâts matériels, par la destruction de centre d’entraînements, de lieux de ravitaillement et d’essence en particulier,des caches d’armes et de munitions ont été détruits par l'armée française. Le but est de couper les « vivres » au réseau AQMI au Mali pour entraver le fonctionnement de l'organisation.


https://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202587933985-mali-l-arsenal-des-jihadistes-inquiete-de-plus-en-plus-541760.php

La question, maintenant, est de savoir quand les troupes françaises se retireront. Dans une interview accordée à Métro, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius annonce que les troupes françaises commenceront à quitter le Mali en mars. Jean-Yves Le Drian, lui, est resté plus évasif. « Au fur et à mesure que les forces africaines et maliennes seront en situation de nous remplacer, elles le feront, et nous nous retirerons, c’est aussi simple que cela. La logique, c’est de permettre au Mali de retrouver l’État de droit. » Après, ce sont les maliens qui assurent leur suivi politique. Nous n’avons pas du tout à nous immiscer dans l’évolution politique du Mali. Il y aura des élections, elles ont été annoncées pour le 31 juillet, donc ça vient vite, et à ce moment-là, un processus démocratique se mettra en place dans le pays, avec l’ensemble des populations du pays »


Source : https://www.rmc.fr/editorial/346284/mali-premier-bilan-de-l-operation-francaise/

Bilan au mois de mars
Deux mois après le début de l'intervention française au Mali, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, analyse la situation dans le pays.

Selon le ministre,  les opérations se déroulent conformément à l'agenda que la France s'était fixée. Il fallait d'abord reprendre les villes pour permettre la reprise de l'activité civile, dissiper la peur des populations, ensuite s'organiser pour s'attaquer au sanctuaire historique d’Al-Qaïda, les Ifoghas et Timetrine, au nord-est du Mali. Avec l'appui des Tchadiens, la France a pris en tenaille cet espace très difficile et a commencé à pénétrer toutes les vallées.
Le ministre confirme qu' il s'agissait bien au Mali du sanctuaire majeur d'AQMI. Là se trouvent les armes, les chefs, les combattants. La France poursuit la libération de ce territoire quasiment mètre par mètre. Il y aura sûrement d'autres combats violents. D'ici trois semaines, si tout se passe comme prévu, ce territoire sera complètement visité.

La sécurité globale sur cet espace aura ainsi été retrouvée.  L'objectif donné par le président de la République est bien la libération du territoire du Mali pour lui permettre de recouvrer sa souveraineté.

La question qui se pose est de savoir si la France envisage de poursuivre la traque des terroristes dans l'ensemble du Sahel, mission qui pourrait être menée avec les Américains. Le ministre ne peut répondre actuellement à cette question et affirme juste que la France a  une bonne collaboration avec les Américains, notamment en matière de renseignement. Les  objectifs de guerre de la France  n'ont pas changé d'une virgule : bloquer l'offensive djihadiste, libérer le territoire, permettre l'application des résolutions internationales, c'est-à-dire le relais par les forces africaines et maliennes.
La France a, selon le ministre, neutralisé des chefs et des sous-chefs. Même s'il faut encore la confirmer, la disparition d'Abou Zeid est probable. Mais cela ne réglera pas tout. AQMI est un tout. C'est l'ensemble de la structure qu'il faut mettre à bas et non pas tel ou tel leader.

Pour la poursuite des objectifs, le ministre précise en date du 11 mars 2013 que  la fin de la mission doit coïncider avec la solution politique au Mali. Elle passe par tout d'abord organiser au plus vite une élection présidentielle, en juillet. Ce calendrier est incontournable, car la future autorité politique du Mali a besoin d'une légitimité nationale et internationale. Le deuxième est l'organisation de la commission de dialogue et de réconciliation conformément à la feuille de route.


Source : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/03/11/jean-yves-le-drian-la-fin-de-serval-doit-coincider-avec-la-solution-politique-au-mali_1846084_3212.html?xtmc=intervention_mali&xtcr=5

Actuellement, l'armée française est toujours présente au Mali et nous ne savons pas jusqu'à quand.

Aujourd'hui, 5 soldats sont "morts pour la France" dans le cadre de la mission SERVAL :

11 janvier 2013 - Chef de bataillon Damien Boiteux - 4e RHFS
19 février 2013 - Adjudant Harold Vormezeele - 2e REP
2 mars 2013 - Caporal-chef Cédric Charenton - 1er RCP
6 mars 2013 - Maréchal des Logis Wilfried Pingaud - 68e RAA
16 mars 2013 - Caporal Alexandre Van Dooren - 1er RIMa